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  • Voilà un petit texte trouvé au cours de perigrinations diverses et variées, que j'ai beaucoup apprécié !

    Bonne lecture!

     

    A l'attention des donneurs de conseils.

     

    Que vous soyez ami ou ennemi, proche ou simple connaissance, personne stable ou individu déjanté, avant de donner un conseil, réfléchissez!

    Il y a des tas de questions à se poser avant de conseiller quelqu'un.

     

    La première, et la plus importante:

    « Est ce qu'il en a quelque chose à foutre? »

     

    Très bonne question! « Tout conseil est mauvais quand il est imposé. », disait François Ponsard. Avec raison! Vous a t-on demandé un conseil? Vous a t-on demandé un avis sur un choix? Si oui, libre à vous de faire à votre connaissance. Si non, sachez vous abstenir.

    Pourquoi conseiller quelqu'un qui ne le demande pas? Ne serait ce pas un besoin obsessionnel de votre inconscient de pénétrer dans la vie d'autrui, afin de la faire ressembler à ce que vous n'avez jamais su construire dans votre propre vie? Êtes vous égoïste à ce point? Ou bien est ce par élan de supériorité vis à vis de votre interlocuteur, lui expliquant sans lui dire que vous, oui VOUS (!), vous savez comment faire dans toutes les situations possiblement vivable? Peut être est ce encore parce que vous estimez que vous êtes le modèle à suivre et que votre conseil ressemble à votre vie propre?

    À ceux qui donneront des conseils par amitié, toujours dans l'optique où ils ne sont pas demandés (Je ne le répèterai plus. Tout ce petit pamphlet concerne les conseils NON-SOUHAITÉS par un receveur.), je demanderai... Mais pourquoi tu fais ça? Par mise en garde? Par souhait de voir une réussite? Par expérience?

    Mais mais mais... Que sais tu de la vie future de l'ami que tu conseilles? Es tu devin? Si oui, bon, dans ce cas là c'est pas un conseil, alors passes ton chemin. Si non, bah... Non quoi!

     

    Franchement. Pourquoi donner un conseil sur une chose dans laquelle on est en aucun cas impliqué? Si votre ami ou ennemi, proche ou simple connaissance, personne stable ou individu déjanté, décide de tout plaquer pour partir au sommet de l'Everest pour y faire pousser des racines, au fin fond du Sahara pour élever des puces des sables, ou sur une île déserte pour y vivre coupé du monde... Ou pour toutes autres situations beaucoup moins saugrenues, comme réaliser une envie, un désir, un projet... vous pensez pouvoir mieux appréhender cette situation que lui? Cette personne n'aura pas besoin de vos conseils. Si c'est votre ami, ne faites rien d'autre que d'être là pour le soutenir dans son entreprise, motivez le à se lancer dans son éxperience.

    (« Plutôt que de répéter sans cesse à l'enfant que le feu brûle, consentons à le laisser un peu se brûler : l'expérience instruit plus sûrement que le conseil. » contait André Gide. N'est ce pas beau?)

    Si cet ami ou cette personne se trompe, s'en rend compte, et qu'il regrette, ne l'accablez pas de « J'en étais sûr », « Ce n'était pas le bon choix », « Je te l'avais dis » si vous l'avez conseillé. Il a compris son erreur.

    « Une mauvaise expérience vaut mieux qu'un bon conseil. » disait Paul Valéry. Même si c'est douloureux, c'est une bonne leçon. Un bel adage le dit bien, ce sont les erreurs qui donnent les meilleurs leçons. Soyez quelqu'un de bien. Ne conseillez pas, soutenez, c'est souvent bien plus utile et agréable.

     

    Une autre chose. Êtes vous sûr que votre vie est parfaite? Que vos choix resterons les bons jusqu'à ce que trépas vous prenne?

    Êtes vous certains que votre maison ou votre appartement sera le dernier que vous aurez, lorsque vous vous dites que ce sera celui ci et pas un autre? Êtes vous sûrs que votre conjoint ou conjointe, même après 5, 10, 50 ans de vie commune, ne vous quittera pas pour un autre? Êtes vous sûrs que votre travail ne vous filera pas entre les doigts malgré votre attachement et vos capacités à celui ci? Êtes vous sûrs que votre choix de vie, que vous avez décidé il y a peut être longtemps, soit celui qui surpasse toutes les autres opportunités que vous aurez peut être refusés?

    Un Homme, tant qu'il n'est pas sûr son lit de mort, n'a aucune certitude sur sa vie future. Peut être là, à ce moment, peut il conseiller, de part son expérience, avec suffisamment de recul. Bien qu'encore, que sait il de votre vie à vous?

    Soyez honnête avec vous même, et demandez vous si vous faites tout par certitude, ou bien par choix en pensant que c'est ce qui vous semble être la meilleure chose à faire.

    A présent, pensez vous vraiment que vous puissiez conseiller quelqu'un sur la voie qu'il doit emprunter pour sa vie?

    « Ce n'est pas parce qu'on donne des conseils aux autres qu'on agit bien soi-même. » disait avec raison Gérard Bessette.

     

    Peut être, dans un cas que l'on pourrait qualifier... d'usuel, des conseils peuvent ils être donner. Si ils amènent à une expérience qui peut être enrichissante. Vous pouvez conseiller un livre, une recette, des activités... Le propre de l'homme est de chercher à accroitre ses connaissances.

    Mais Nahman de Braslaw phrasait qu'« il est plus facile de donner un conseil aux autres qu'à soi-même. »

     

    Il est temps de s'arrêter là. Je tiens à préciser autant que rappeler que ce petit discours n'a rien d'une injonction. Prenez le comme vous voulez, mais son but initial n'a rien d'un ordre.

     

    A bon entendeur

     

    Un conseillÉ anonyme.

     

    PS: Une petite dernière pour la culture!

    Yvan Audouard eut annoncé un jour que « Le temps est souvent beaucoup plus intelligent que les donneurs de conseils »! Alors profitez bien de votre vie!


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  • L'Alpha et l'Omega... Le début et la fin... La première et la quatrième de couverture..!

    Eh oui, tout ce qui a été commencé doit bien se finir un jour! Mais rien ne se perd, tout se garde!

    Dans cette catégorie, vous trouverez les récits, en plusieurs parties, considérés comme finis!

    Bonne lecture!


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  • Devant l’entrée, la racheteuse l’attend de pied ferme. Elle attend qu’il se gare pour le rejoindre

    _T’as changé de manteau.

    _ Non, c’est le même.

    _ Si, tu l’as changé. Celui la est neuf.

    _ Qu’est ce que tu veux ?

    _ De la compagnie intéressante. Pas toi ?

    _ Non.

    _ Jamais tu dis oui ?!

    Il ne répond pas et entre dans l’établissement. La fille le suit comme son ombre. Il arpente les couloirs en espérant qu’elle se lasse, mais le temps ne change rien. Il se dirige donc vers les toilettes.

    _ Je te suivrais quand même, même si tu rentres chez les hommes.

    Il se retourne, crispé.

    _ Lâche moi… Tout de suite.

    _ Tu comptes me tuer si je n’obéis pas ?

    _ Je ne tue pas pour le plaisir. Mais je peux t’attacher et te laisser dans un coin oublié où personne ne viendra te chercher.

    _ Ça revient à commettre un meurtre ça. Et puis de toute façon je suis déjà m…

    Il lui cale vivement une main sur la bouche. Deux élèves surgissent d’un couloir, et s’écartent en voyant le racheteur. Une fois disparus, il la laisse respirer.

    _ Et c’est moi qui ne suis pas discret. Dernière fois que je te le dis, laisses moi tranquille.

    Il s’en va par le couloir le plus proche. Mais à l’autre bout, la jeune fille l’attend.

    _ Tu m’em…

    _ N’en dis pas plus. Je veux juste quelqu’un avec qui marcher. Tu n’auras pas besoin de parler. Ça te convient ?

    _ De toute façon, tu comptes pas me lâcher, alors j’ai pas trop le choix.

    La jeune fille sourit, et tout deux dévalent les escaliers jusqu’à la cour.

    _ T’as quoi comme cours ?

    _ On est dans la même classe.

    _ Pas faux. Mais c’est pas par là. Tu vas où ?

    _ Fumer.

    _ Tu devrais pas fumer. Fumer tue !

    Il se retourne, le regard blasé.

    _ Désolée, mauvaise blague. Rit-elle gênée.

    Calé dans un coin, il allume une cigarette. Elle le regarde avec curiosité. Après avoir prit quelques bouffées, il lui tend le tube incandescent.

    _ T’as jamais essayé je suis sûr.

    _ C’est vrai…

    Elle saisit l’offrande que lui fait le racheteur. Elle observe longuement le papier se consumer avant de se lancer. Elle aspire profondément, et recrache la fumée blanche.

    _C’est pas mauvais… grimace t’elle avant une quinte de toux. Mais c’est pas agréable non plus.

    Elle lui rend son poison. Lui reprend quelques bouffées avant de la jeter. Finalement, ils se rendent devant leur salle.

    Lorsqu’ils pénètrent côte à côte dans le couloir, un murmure fait frissonner les élèves déjà présents. La fille sourit, victorieuse, et l’autre soupire. Il entend bien les rumeurs naître. Il ne s’en soucie pas, mais il n’aime pas pour autant être le centre d’attention de la foule. Il pousse alors la porte et rentre dans la classe, suivit de très près par la demoiselle qui lance un grand sourire à l’assemblée. Tous deux s’installent au fond.

     

     

    _ Tu vois, on est devenu, en une entrevue avec les autres, le duo le plus populaire de l’école !

    _ Tu te fais des idées. Mais si ça t’amuse…

    Il sort son ordinateur et le démarre. La fille se rue dessus lorsqu’elle voit la session de travail.

    _ Ça, je suis sure que c’est pour ton boulot de racheteur !

    Il tourne la tête vers l’entrée. Des élèves les observent. Il ne répond pas et ouvre sa session de cours.

    _ Ça va être triste si on reste que tous les deux et que tu parles jamais !

    _ Je ne t’ai pas demandé de me suivre. Tu peux rejoindre les autres si tu veux.

    _ Pff, tu me retiendrais même pas en plus.

    Elle regarde à son tour vers la porte, et voit d’autres étudiants entrer dans la salle. Lorsqu’elle croise un regard, elle pose sa tête sur l’épaule de son voisin, qui sursaute.

    _ Mais qu’est ce que tu fais là?!

    _ Je me repose, ça se voit pas ? Ça te dérange ?

    _ Oui. Reposes toi ailleurs que sur moi.

    _ Si ça te dérange, t’as qu’à me virer !

    Il ne perd pas une seconde pour la repousser. Elle gonfle les joues d’indignation.

    _ Ça, c’est pas galant du tout !

    Las, il branche ses écouteurs sur son pc et allume sa musique. Défaite pour la demoiselle qui plonge sa tête dans ses bras croisés. Quelques minutes plus tard, la classe est remplie et le professeur s’installe à son bureau.

    Cours d’anatomie. Ils suivent avec attention les différentes explications du petit chauve qui fait défiler des images d’écorchés. Étrangement, le racheteur répond à toutes les questions de cours que sa camarade lui pose. Il se surprend même à discuter dans quelques instants d’égarement. Finalement, quatre heures passent comme deux.

    A la sortie, ils marchent côte à côte.

    _ Merci pour le cours. Je suis un peu perdue avec mon absence. T’es doué.

    _ A force de voir des corps, on finit par les connaitre.

    _ Ça te dirait d’aller prendre un verre ce soir ?

    _ Je travaille ce soir.

    _ Ah, j’imagine que tu vas…

    _ Pas toi ?

    _ On ne me donne pas autant de travail qu’à toi. Comme je te disais, on fait que du petit gibier. Et comme en ce moment vous êtes plutôt envahissant sur le marché, on a pas trop besoin de moi.

    Ils arrivent sur le parking.

    _ Jolie la Yamaha. Ça aide d’avoir un bon taf dirait on.

    _ Tu peux parler, la Honda est pas donnée non plus.

    _ Une petite course ?

    Il enfile son casque et démarre. Il la regarde à travers sa visière teintée et fait vrombir son moteur. Un sourire mêlant victoire et provocation illumine son visage. Elle fait rugir sa monture à son tour.

    _ Départ ici, on fait un aller retour sur le grand boulevard, et on revient. Le perdant paye un verre un de ces soirs.

    Il acquiesce d’un signe de tête, moteur grondant. Autour, de nombreux élèves se sont agglutinés pour découvrir le pourquoi du vacarme mécanique.

    _ On part à trois. Prononce t-elle de manière étouffée dans son casque.

    _ Trois…

    _ Deux…

    _ Un !

    _ Dégagez le passage les mortels !

    Les pneus crissent et fument, et les deux bolides partent comme des flèches. Coude à coude au premier virage, la blanche prend une légère avance dans la première ligne droite. Concentré, il ne lâche rien, et accélère à son tour. Première difficulté, un feu rouge à un croisement bondé. La demoiselle semble ralentir, alors que lui ne démord pas. Il continue sa course et se faufile in extremis entre deux voitures à l’arrêt. Mais il est suivit de très près. Arrivé en bas du boulevard, il entre sur le rond point, faisant une queue de poisson à un automobiliste énervé. Il a prit une bonne avance sur sa rivale, a en juger par son absence dans ses rétroviseurs. Mais pas tant que ça. Elle déboule de son angle mort à la sortie du carrefour giratoire et le dépasse. A nouveau ils passent par le feu tricolore, au vert cette fois. Il accélère encore et se cale juste à coté de sa concurrente. Ensemble, ils arrivent vite en haut du boulevard, évitant des piétons un peu trop enhardis qui se risquent loin de leur passage réservé. Dernier obstacle, le deuxième rond point. Genou presque au sol, il prend son virage au plus serré, sa roue arrière presque en contact avec celle de l’autre pilote.

    Mais un son dérangeant retentit par-dessus les rugissements mécaniques. Derrière eux, une voiture de police les a prit en chasse. Cependant, aucun des deux ne semblent s’en soucier. Au contraire, ils accélèrent davantage. Dernier virage, il le rate et le prend large, alors qu’elle dérape et se glisse entre lui et le trottoir. Finalement, elle gagne la course, devant les autres élèves aux regards ahuris.

    _ Tu me dois un verre un de ces quatre ! Bon allez, je file, les « collègues » arrivent ! A demain !

    Elle file à l’autre bout de la rue et disparait au virage. Lui, il est crispé sur son accélérateur, énervé par la défaite. Lorsque les sirènes se font plus fortes, il fuse à son tour et s’efface.

    Il arrive devant l’immeuble de son patron tranquillement, les forces de l’ordre n’ayant pas pu le suivre. Dans le hall, l’hôtesse d’accueil l’interpelle.

    _ Monsieur Parsat est en vidéoconférence. Il ne peut pas vous recevoir pour le moment.

    _ Merci pour l’info.

    D’un pas hâtif, il se dirige vers l’ascenseur et monte jusqu’au septième étage. La deuxième jeune femme tente aussi de l’arrêter, mais il ne s’en soucis pas et ouvre violemment la porte du bureau.

    _ Bien le bonsoir. Je vous dérange peut être ?

    _ Excusez moi messieurs.

    Il coupe son micro quelques instants.

    _ Oui, assez. Que puis-je faire pour toi qui justifie cette irruption ?

    _ Rien de spécial, continuez.

    L’homme d’affaire lui jette un regard sombre et reprend sa discussion avec ses associés. Pendant ce temps, le racheteur fait le tour du bureau, s’empare de quelques livres, les feuillettes, touche des statuettes et des cadres, toujours en suivant le regard de son actionnaire. Finalement, il plonge dans un fauteuil et sort son livre.

    Une dizaine de minutes plus tard, Parsat fini.

    _ Que me vaut le malin plaisir de cette visite ?

    _ Vous avez trouvé ?

    _ Tu ne pouvais pas attendre dehors pour me poser cette question ?

    _ Le plaisir de vous déranger était trop grand.

    _ Tu as de la chance que je ne rajoute rien à ta dette.

    Il allume un gros cigare. L’autre une cigarette.

    _ Tu te permets bien des choses aujourd’hui mon jeune ami.

    _ Est-ce que vous avez trouvé ?

    _ Bon, au moins ta détermination n’est pas affectée, c’est déjà ça.

    Il sort un petit bloc note.

    _ Cindy Forna. Née le 14 Aout 1989, casier judiciaire vierge, aucun problème de santé grave sur la dernière dizaine d’année. C’est tout ce que j’ai réussi à trouver officiellement, avec une adresse et deux trois autres détails. Rien de transcendant.

    Il change de page.

    _ Officieusement par contre, c’est beaucoup plus intéressant. Elle est morte le jour de ses 18ans. Pourquoi est-elle toujours sur Terre, c’est un mystère. Mais je n’ai pas pu établir de contrat avec elle. C’est donc qu’elle est déjà sous tutelle.

    _ Vous pouvez passer des contrats avec tout le monde ?

    _ Non, mais ce serait trop long et trop compliqué à t’expliquer mes facultés.

    _ Donc elle ne fait peut être pas parti de vos « facultés ».

    _ Tu ne sais donc pas ce que veux dire positiver ?

    _ Est-ce vraiment positif, on peut se poser la question.

    _ Peu importe. Je vais envoyer un enquêteur pour en savoir plus sur elle.

    _ Je vais m’en charger.

    _ Tu sais que… c’est moi qui donne les ordres ici ? Et aux dernières nouvelles, c’est moi aussi qui gère les effectifs dans ma société.

    _ Sauf qu’elle ne me lâche pas d’une semelle. Et je n’ai pas envie d’avoir un de vos chiens collé à mes basques.

    _ Ça alors. Mon plus associable racheteur en compagnie d’une gente demoiselle. Qui l’eut cru ! Très bien, va pour toi à la tête de l’enquête. Je te dirais ce que je veux savoir en priorité dans un mail.

    Il range son bloc note et se lève.

    _ J’adorerais voir comment tu te débrouilles avec les humains, en particulier avec une femme.

    _ Ne pensez même pas à me faire suivre. Si je découvre quelqu’un qui bosse pour vous dans mon ombre, je le tue.

    _ J’en prends bonne note. Étrangement, n’importe qui d’autre m’aurait dit cela, je ne l’aurais pas prit au sérieux. Mais toi… Enfin ! Tu as besoin d’autre chose ?

    _ Du travail. Il me semble que je suis là pour ça.

    _ Tu ne prends jamais de vacances ? Oh, j’oubliais, tu n’as pas le temps ! Qu’ai-je pour toi aujourd’hui…

    Il fouille un gros porte document. Des sommes défilent sous leurs yeux, jusqu’à ce que le racheteur place vivement son doigt sur l’une d’elle.

    _ Je prends celui-ci.

    _ Tu devrais songer à te remettre à ta place toi-même avant que ce soit moi qui m’en charge. JE donne les ordres, les missions, les primes et tout le bazar. PAS toi. Alors retire ta main.

    _ Et si je dis s’il vous plait ?

    _ J’y réfléchirais.

    _ Aillez l’obligeance, je vous prie, de me confier cette mission. S’il vous plait.

    _ Eh bien, je dois dire que je ne te savais pas connaitre ces mots. Très bien, tu peux la prendre. Pourquoi tiens-tu autant à cette prime ?

    Il lève la fiche en pointant la somme.

    _ Rapide et qui rapporte. J’aime.

    _ Tu verras bien. Bon, si tu veux bien débarrasser le plancher maintenant. Nous avons tous les deux du travail il me semble.

    Il acquiesce et se dirige vers la porte. Avant de la franchir, il se retourne et baisse ses lunettes glacées, le regard sur le bureau. Il fait demi tour et ouvre le coffret à cigares, en prend un et fini par sortir.

    _ Ça te coutera cinq cents de plus ! Entend t-il derrière la porte.

    Dehors, la nuit commence à tomber. Alors qu’il arrive devant la grande porte d’entrée vitrée de l’immeuble, il voit un duo de policier tourner autour de sa moto. Finalement, ils ont fini par le retrouver. Il sort, faisant mine de rien, mais l’un des deux agents l’interpelle.

    _ Monsieur, s’il vous plait !

    _ Oui ? Que se passe t-il ?

    _ Hé, Patrick, viens voir. Tu trouves pas qu’il ressemble au signalement d’un des deux chauffards ?

    _ Ah si, si si si ! C’est lui !

    _ Monsieur, cette moto vous appartient elle ?

    _ Oui.

    _ Dans ce cas, vous allez nous suivre gentiment sans faire d’histoires, pilote. Je crois que vous devez nous expliquer votre petite virée de tout à l’heure.

    _ Écoutez, j’ai pas vraiment le temps là, j’ai du travail.

    _ Ça tombe bien, nous aussi ! Allez, les poignets.

    Il tend les mains, faussement résigné.

    _ Qu’est ce que j’encours ?

    _ Vu ton palmarès de la dernière heure, retrait de permis, retrait du véhicule, et de quoi payer la fiche de tout le poste pour le mois. Bien joué champion.

    _ Et si je ne veux pas ?

    _ Fais pas le mariolle. J’en ai maté des plus coriaces que toi.

    _ J’en suis pas si sûr.

    _ C’est ce que vous dites tous, et pourtant au final, vous portez tous les même bracelets.

    _ Est-ce que vos dernières prises savaient faire ça ?

    Il lève les mains au dessus de sa tête et fait simplement éclater la chaine en écartant les poignets. Surpris, les deux agents ne voient pas arriver les coups de poings qui les assomment.

    _ La prochaine fois, faites gaffe. Ironise t-il avant d’enfourcher son bolide et de disparaitre au détour d’une rue.


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